(TERMINE) Nothing Else Matters - ft. India

Nothing Else Matters
Père et Fille

Le soleil se levait sur Downfall, mais le réveil fut difficile pour une de ses habitantes avec la bouche pâteuse et un mal de crâne tarabiscotée en guise d'alarmes. La jeune Phillmore ouvrit un œil puis l'autre et scruta l'environnement où elle était, tout en poussant un grognement peu élégant. Que s'était-il passé ? Restant immobile dans son lit, India chercha dans sa mémoire ce qui c'était passé la veille.

Elle était sortie avec ses copines, était allée au Vertigo et avait fait la rencontre d'un bel homme tatoué qui lui avait offert un verre. Oui, c'était l'Apollon. Mais... Elle n'avait pas bu autant à cause de lui, non, lui était son prince charmant. Il y avait l'homme au clin d'œil. Oui, c'était lui qui l'avait poussé à boire un peu plus à chaque fois et il l'avait entraînée un peu à l'écart. Ses copines l'avaient laissée... Pourquoi ? Parce qu'elles croyaient conclure ? Et tout était flou, elle se souvient du visage de son Apollon.

Peut-être aurait-elle des réponses dans son téléphone. Plus de batteries. L'adolescente se redressa et chercha son chargeur puis finit par se lever. Elle portait encore sa robe verte de la nuit précédente. Enfilant un short et un débardeur, elle se glissa dans sa robe de chambre avec une extrême lenteur . Puis, elle s'approcha de la fenêtre pour voir le soleil qui s'était déjà bien engagé sur son trajet quotidien. Elle regarda la ville qui se relevait petit à petit de l'attaque et des horreurs qu'elle avait subies. Ce n'était pas l'homme au clin d'œil qui l'avait forcé à se mettre à l'envers. Non, c'était tous les récents événements. L'attaque de la ville, son père s'en allant en guerre malgré ses paroles pour essayer de le faire renoncer. Il était revenu en vie, mais il avait choisi la ville et de prendre le risque de mourir pour elle. India avait cru le perdre

L'adolescente sortie de la chambre, traîna ses pieds jusqu'au salon où l'attendait son père. Les bras tombants, elle fit un effort pour saluer d'un signe de main son père tout en baillant aux corneilles. India avait fini ivre et avait un trou de mémoire, mais elle espérait que son père soit absent pour une fois. Pour ne pas avoir à se justifier. De toute manière depuis l'attaque, ils ne se parlaient quasiment pas. Enfin Aaron faisait des efforts lui posant des questions simples, mais le mutisme de sa fille était presque à chaque fois au rendez-vous.

Elle put le voir lui servir un verre d'eau avec de l'aspirine sans un mot. Attrapée au vol, il avait compris. Son regard en disait long et la jeune fille préférait l'éviter. L'ado s'assit sur un tabouret et le remercia d'une voix presque inaudible. India avait fini ivre et avait un trou de mémoire, mais elle espérait que son père soit absent pour une fois. Le silence de la pièce était lourd, mais India ne voulait pas parler. Elle n'avait rien à Lui dire.

Elle but le verre d'eau d'une traite puis descendit du tabouret pour retourner dans sa chambre. Son lit était le seul endroit où elle voulait se retrouver.

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HERMES

India, j'aimerai que l'on parle.

Que tu me mentes pour sortir avec tes copines en boite est une chose, mais que tu te fasses ramener par un illustre inconnu est intolérable India. Ce type aurait pu te faire du mal... Tu étais complètement ivre, il aurait pu faire ce qu'il veut de toi.

Il ne t'a rien fait, dis-moi ?

Putain, Indy, je...

Nothing Else Matters
Père et Fille

L'ado traînait toujours les pieds jusqu'à ce qu'elle arrive devant son lit où elle s'effondra en poussant un grognement. Elle finit par s'asseoir confortablement, prenant son téléphone pour voir s'il s'était allumé. Non, il n'était pas assez chargé pour pouvoir s'allumer. Elle le posa à côté d'elle quand quelqu'un frappa à la porte. Son visage se rembrunit et elle attendit quelque seconde avant d'émettre un grognement. Son père entra dans la chambre et il lui annonça qu'ils devaient parler. Pas maintenant, pas avec ce mal de tête. Il allait avoir l'avantage de la situation.

Non, laisse-moi, murmura-t-elle en se frottant le visage comme pour essayer de se réveiller.

Il n'en fit rien et vint s'asseoir sur le lit. India poussa un soupir en jetant un regard en l'air. On ne pouvait plus être tranquille. Oh, elle savait pertinemment pourquoi il venait parler, lui qui n'était jamais là. Pour jouer son rôle de père ! Elle rapprocha ses jambes vers alors qu'elles étaient allongées jusqu'à maintenant. Le regard froid de l'enfant vint scruter un court instant le visage de son père qui semblait être pris soudainement d'un sourire coincé. Serait-il nerveux ? Puis il attaqua et se fut au tour de l'adolescente rebelle de pousser un soupir, agacé. Elle resta sans voix alors qu'il parlait d'abus. Si seulement il pouvait lire les pensées de sa fille au sujet de Phil. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle essayait désespérément de faire partir ce mal de tête, des flashs de souvenir lui revenaient.

Non... dit-elle en haussant les épaules.

Son visage était dur, mais pourtant sa réponse n'était pas convaincue. Son père dut croire qu'il s'était passé quelque chose, car oui, il s'était passé quelque chose, mais pas ce qu'il croyait. Il lui avait fait la peau à ce salopard... En tout cas, Phil l'avait apparemment ramené et l'ado comprit qu'il y avait eu une sorte de confrontation entre lui et son père.

Il m'a défendue Okay ! s'écria-t-elle exaspéré soudainement avant de son père s'emporte.

Mais même sa propre voix lui donnait mal à la tête. Elle grogna, regardant en l'air aux bords des larmes. Ce qui s'est passé cette nuit-là était vraiment flou, avait-on abusé d'elle ? Elle entend souvent dire que ça pouvait être douloureux et en dehors de son mal de crâne, non, elle ne ressentait aucune douleur. Elle a un vague souvenir d'être en larmes et Phil lui demandait si ça allait après avoir mis à terre un homme.

Et puis merde quoi, je fais ce que je veux ! T'as rien à me dire et On a rien à se dire ! Maintenant sors de Ma chambre !

Elle lui montra d'un geste la porte. Et alors qu'elle évitait le regard lors de ce début de conversation, là, India ne le lâchait pas des yeux. Certes, ils étaient humides mais il pouvait y lire toute la colère et les reproches qu'elle avait à son égard. Il ne semblait pas être en grande forme mais pour l'instant, c'était le cadet des soucis de l'enfant rebelle.

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HERMES

Je crois que je suis le mieux placé pour savoir si j'ai des choses à te dire ou non. Alors tu vas baisser le ton jeune fille ; je n'ai aucune envie qu'on s'arrache dans les cris et les larmes.

Non, justement, tu ne fais pas ce que tu veux. Je ne demande pas à contrôler ta vie, mais quand je vois ce que tu en fais une fois libérée, tu m'excuseras de vouloir intervenir.

Défendue ? De quoi ? De qui ? India.. ?!

Tu cherches à ce que je te boucle dans l'appartement ?! Qu'est-ce qui s'est passé ? Bordel India, t'as seize ans, arrête de vouloir prétendre à une maturité qui t'effraie plus qu'autre chose. Je ne te comprends pas.

Nothing Else Matters
Père et Fille

La réaction de son père la surprit et elle sursauta. India tenta de s'en défaire en tirant dessus, mais il avait plus de force et l'attira vers lui. Un "lâche-moi" siffla entre ses dents. Il n'allait pas obéir à sa fille, pas maintenant. Le ton de sa voix était calme et ce n'était jamais bon. Bien que déjà bien refroidis, sa voix et son geste lui glacèrent le sang. Elle s'arrêta de résister, à chercher à se défaire de la poigne de son père. L'ado le regarda, affrontant les yeux froids de son paternel.

Il voulait qu'elle baisse d'un ton, elle allait s'y tenir mais pas très longtemps car la colère remontait comme l'éruption d'un volcan et ça allait détruite tout sur son passage. Son géniteur (pour changer) lui rappela qu'elle n'était pas libre et India ne put s'empêcher de lâcher un rictus nerveux. Il ne voulait pas contrôler sa vie mais que faisait-il depuis des mois? Obligée de mentir pour pouvoir sortir à chaque fois, dire qu'elle allait dormir chez une copine pour faire une soirée "pyjama" : grossière erreur. Il voulait intervenir...

Son père finit par la lâcher et la jeune fille répondit de la même manière que son père, froide et tranchante.

Tu me bouffes la vie! articula India, sentant dans sa poitrine son cœur s'emporter comme si elle recevait une décharge d'adrénaline.

Jamais elle n'avait parlé ainsi à son père et elle avait un peu peur au fond car elle ne se souvenait pas avoir vu son père ainsi. La fille du Prayers recula pour être à l'opposé de son père et elle se leva, tenant son poignet. Etre en hauteur alors qu'il était assis. Respirant par la bouche, sentant sa gorge se nouer par la peur, elle secoua la tête, regardant à côté d'elle pour y voir la photo donnée quelques jours auparavant à présent encadrée et à côté du lit. L'adolescente allait cracher le morceau et n'allait pas aller dans la finesse.

Elle ne voulait pas qu'il cherche à en savoir plus. Savoir qu'elle avait trainé avec un homme plus âgé et qu'il avait voulu la déflorer dans une ruelle, ce n'était pas très glorieux. Aaron voulait la protéger mais l'adolescente y voyait une inquisition avec comme dénouement une punition jusqu'à ces trente ans. Il posait trop de questions et India fut par fermer les yeux pour trouver le courage. Il finissait sa phrase et la jeune fille enchaîna en explosant.

Mais qu'est-ce que ça peut te foutre!? Hein ?! Tu vas jouer l'homme qui s'intéresse à Ma vie maintenant!? T'as choisi ton travail à la place de Ta famille, tu Subis les conséquences! T'as gagné à ne plus avoir le droit de me dire ce que je peux faire ou pas! Respirant par la bouche, sentant sa gorge se nouer par la peur, elle secoua la tête, regardant à côté d'elle pour y voir la photo donnée quelques jours auparavant à présent encadrée et à côté du lit. Je crois qu'il n'y a pas de geste plus horrible que ce tu as fait! Tu n'es pas un père, t'es juste un inconnu avec qui j'habite.

Parce que les ados arrivaient à dire des choses terribles et surtout blessantes. On a tous été ado, l'âge ingrat, des paroles que l'on regrettait après mais qui avaient été jeter ainsi. Ses derniers mots furent comme un murmure car sa voix était coupée par sa gorge nouée. Elle tremblait, sa respiration était saccadée, India se retenait de pleurer de tristesse ou de rage ... car elle-même ne savait pas.

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[Hihi *pars se cacher* ]

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HERMES

Nothing Else Matters
Père et Fille

Jamais elle ne s'attendait à une réponse pareille. Sec, rapide et froid. Son père accueilli, sa décharge de colère comme il put. India n'avait pas pu y échapper, elle ne l'avait pas vu venir. La claque partit. La jeune fille tituba, mais ne tomba pas au sol alors que son père était près d'elle. Estomaquée, elle resta sans voix, incapable de faire le moindre geste. La fille du Prayers ne put se confronter au regard de son père. Sa main se porta à sa joue brûlante et légèrement cramoisie. La porte se ferma et l'ado tomba à même le sol pour pleurer silencieusement, choquée par cette violence inouïe qui se dégageait de son père. Etait-elle allait trop loin?

Jamais il n'avait porté levé la main sur sa fille. Il s'était montré froid et distant lorsqu'il se protégeait face au crise de l'ado, mais il n'avait jamais usé de violence. Recroquevillée sur elle-même, Indy sentait, malgré tout, qu'un poids avait disparu.

Elle regarda son téléphone qui se mit à vibrer. L'enfant se leva, chancelante pour s'asseoir sur le rebord du lit, toujours en pleurs. Un message. Un numéro inconnu.

"Je sais que tu m'as menti. Et je dois avouer que j'en suis pas ravi... J'espère que tu ne me mentiras plus à l'avenir... Phil"

Sa poitrine se serra. Ses sourcils se froncèrent, car elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire par là. Elle aurait dû être heureuse et se mettre à danser, mais ce n'était pas le bon moment.

"Sur quoi ? " Répondit-elle simplement.

Puis elle jeta son téléphone sur le lit. La peur au ventre, elle n'en avait pas fini avec son père. La claque n'était pas une réponse. Était-ce encore l'adrénaline qui faisait effet et qui lui insufflait la volonté d'affronter encore son père pour faire sortir le pus de cette relation qui s'était dégradé ?

India prit son courage à deux mains et sortie de sa chambre, les boyaux tordus par l'angoisse. Seulement, elle ne s'attendait pas à voir son père assis par terre, à l'entrée du couloir qui menait au salon. Que faisait-il par terre ? Il n'avait pas l'air bien, mais l'enfant n'en prit pas compte. Il devait être mal à cause de ce qu'il avait fait. Comment arriver à se faire comprendre par son père qui fuyait la situation. Le confronter à nouveau. Prendre le risque de s'en prendre une autre ? L'adolescente avait peur de faire face son père, comme tout enfant qui respectait ses parents, comme toute personne qui savait qu'elle avait affaire à plus fort qu'elle. Seulement, à ses yeux, ce n'était plus une enfant, mais une jeune fille, une future jeune femme qui devait tenir ses positions et montrer que la jeune Phillmore en avait. Elle planta ses deux pieds dans le sol, les bras tombant le long de son corps.

C'est tout ce que tu es capable de me dire ? Murmura-t-elle quelque peu chevrotante entrecoupé par sa respiration angoissée. De faire ? Je ne te pardonnerai pas ... ça. Je ne te pardonnerai pas tes absences, ces absences qui m'éloignent de toi tous les jours un peu plus. Qui es-tu ? L'homme qui a embrassé ma copine ? L'homme qui défend sa ville au détriment de sa fille ? Qui ?! Tu pourras me reprocher de faire des erreurs, de vivre, mais je n'ai pas de leçon à recevoir d'un homme qui fait de la merde avec son gosse surtout quand il a besoin de lui ...

India avait vraiment ce sentiment de vivre avec un inconnu. C'était certain, elle aimait son père profondément. Il était tout ce qu'elle avait. Mais tout la pousser à se demander qui il était. Parce qu'elle ne le connaissait pas finalement. C'est Abby qui l'a élevée, qui lui a appris à lacet ses chaussures, à bien travailler à l'école, etc. Aaron n'était que l'homme qui venait l'embrasser le soir, lui raconter une histoire avant de s'endormir... La jeune fille ne voyait pas ce qu'il faisait pour elle...

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HERMES

India, j'ai compris. Mais que proposes-tu ? C'est facile de... de dire tout ce qui ne va pas, mais on arrange rien au problème. Je t'ai entendu et je veux qu'on...

Appelle Edward. Pas l'hôpital... Je... je suis désolé.

J'aurai tellement aimé que tout se pa...passe autrement. Vraiment.

Nothing Else Matters
Père et Fille

Aaron se décomposait au fur et à mesure de ses paroles. Il était transpirant et n'arrivait pas à se lever, à bout de forces. L'ado était un peu fier d'elle, car elle se disait avoir terrassé son père au point qu'il n'arrive pas à se relever. Une légère culpabilité pointa le bout de son nez, mais l'enfant rebelle voulait rester fière. Elle posa ses mains sur ses hanches, prit une grande inspiration pour calmer la sensation d'oppression qu'elle avait dans la poitrine. Son père lui répondit à bout de souffle que si elle voulait que la situation s'arrange, elle devait proposer des solutions. Comme si lui n'était pas capable d'en trouver. Lui, l'adulte !

India se rapprocha lentement, puis aperçut le regard de son paternel et comprit qu'il y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas.

Je ne sais pas, c'est toi l'a....

Et plus elle s'approchait plus l'ado voyait sur le sol la marque de sang. Tout en tombant au sol pour être à côté de lui, son cœur se contracta et elle sentait la panique l'envahir.

Pa... Papa ? Bredouilla-t-elle sentant sa respiration coupée par une nouvelle peur. Arrête tes conneries... c'est pas drôle.... Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu as ?!

Il lui ordonna dans un murmure d'appeler Edward, ne pas appeler l'hôpital. Ne comprenant pas pourquoi il ne voulait pas aller l'hôpital. Il s'excusait... Elle l'entendit, mais ne s'attarda pas dessus ne comprenant pas (à nouveau) à propos de quels sujets abordés, il tenait ses propos. Où était-ce au sujet de sa faiblesse soudaine dû à sa blessure infectée.

Tout d'suite !

La jeune fille se leva et bondit telle une gazelle en direction du téléphone, manquant de glisser au passage. Elle attrapa le téléphone fixe et composa le numéro de téléphone que son père lui avait demandé d'apprendre par cœur quand elle était petite. India n'avait jamais compris pourquoi, mais à présent oui : en cas d'urgence... Appeler Edward. Il saurait quoi faire. Alors qu'elle gardait le téléphone coincé entre son oreille et son épaule, elle toucha le front de son père en sueur qui était brûlant. Ce dernier murmura quelques mots qui touchèrent profondément l'enfant par leur sincérité.

Dis rien, tais toi, ça va aller Pa', ça va aller !! S'exclama-t-elle paniquée n'arrivant pas à cacher l'angoisse. Reste avec moi, hein, reste avec moi... papa... s'il te plait ...

La voix rocailleuse d'Edward répondit au téléphone :

Edward, c'est Pa... pa... Oh mon dieu ! Papa saigne ! Tentait-elle de dire alors que sa gorge était nouée au point de ne plus arriver à parler sentant les sanglots prêts à éclater. Il est brûlant ! Par terre ... il a plus d'force et il ...

D'abord, calme-toi India. Il saigne au niveau du bras ?

Oui, c'est trop dégeux ! Couina-t-elle en soulevant la manche du t-shirt.

Bon, je vais passer un coup de fil et j'arrive. Va prendre un gant humide et rafraîchi-le. Ne panique pas, ça va aller, d'accord ? J'arrive.

Elle hocha de la tête alors qu'elle pleurait silencieusement tout en courant pour chercher un gant qu'elle passa sous l'eau froide. De retour près de son père, India posa le gant sur le visage de son père

Ça va aller, murmura-t-elle pour tenter de se convaincre après une grande inspiration. Papa... Papa ?

Sa tête tomba légèrement sur le côté. Prise d'une effrayante frayeur, l'enfant, tremblante, tapotait le visage inconscient de son père tout en le conjurant de se réveiller. Il n'entendait plus rien. Elle pleurait laissant ses émotions s'exprimer ouvertement. Que devait-elle faire ? Ses mains se posèrent sur le cou de son paternel pour sentir les battements irréguliers du pouls. Il était en vie ... Pour l'instant.

Je suis désolée... répéta-t-elle un long moment, sa main devant sa bouche, toujours à ses côtés rafraichissant son père du mieux qu'elle pouvait.

Comme si cela allait changer quelque chose, elle priait ses trois mots en continue. Combien de temps s'était-il passé entre son coup de téléphone et l'arrivée d'Edward Flynn accompagné de deux hommes tenant des mallettes ? Les minutes passaient, ses maux de tête étaient toujours là, mais elle restait focalisée sur son père, tenant de sa main libre celle de son père pleine de sang. Edward l'aida à se relever et l'obligea à rester debout malgré ses jambes flageolantes. Il lui parlait, mais elle n'entendait rien, comme si l'ado avait des acouphènes. Les deux hommes prirent ses constantes et l'attrapèrent pour l'emmener dans la chambre. India avança, mais une main ferme l'arrêta immédiatement.

Reste dans le salon, ils vont s'en occuper, ordonna Edward.

Non, non, non, je veux ...

India. Non.

Sa voix était, elle aussi, ferme et il entra dans la chambre avant de la fermer aerrou. L'ado tenta tout de même d'ouvrir, mais en vain. Elle colla son oontre la porte de la chambre.

Il devait se reposer Mr Flynn, entendit-elle. Son état est alarmant, mais ...

India espérait pouvoir entendre toute leur conversation, mais un grand coup s'abattit sur la porte. Edward devait en être à l'origine, car l'ado recula de quelques pas surprise et sans voix. Donnant un coup en réponse, elle finit par s'appuyer contre le mur du couloir et glissa jusqu'à être par terre, la peur au ventre. Allait-il mourir ? Allait-il l'abandonner ? Non, il ne pouvait pas ! Pas lui... Il ne pouvait pas ! Etait-ce pour cela qu'il lui avait dit ces dernières paroles ? Elle donnait des petits coups de tête contre le mur pour enlever la douleur, continuant de pleurer. Ramenant ses jambes dénudées contre elle, elle ne pouvait qu'attendre. L'ado entendait des mots, des termes médicaux, mais c'était vague et ne pouvait comprendre ce qui se passait à l'intérieur.

Il dut se passer une heure, voire deux sans que la porte ne s'ouvre. Indy fixait un point dans le vide, revoyant leur dispute tout en se posant mille et une question qui la terrorisait. Il ne pouvait pas la laisser, elle avait besoin de lui. Qu'était-elle sans son père ? Il était tout pour elle. India lui reprochait bien des choses, mais le savoir à ses côtés était-ce dont elle avait le plus besoin. Il fallait ça pour qu'elle s'en rende compte...

La porte s'ouvrit enfin, les deux hommes sortirent lui adressèrent un regard puis celui qui devait être le médecin s'agenouilla pour lui parler.

Mon collègue va venir tous les jours pour lui administrer des antibiotiques. ça va aller, mais il a besoin de repos, je compte sur vous mademoiselle.

La jeune fille le regarda de ses yeux bouffis. La mine boudeuse, elle hocha la tête ne sachant pas quoi lui dire. Elle se retrouva avec Edward qui l'aida à nouveau à se relever.

Il n'aurait pas du aller se battre...

Je t'arrête tout de suite India. Ton père a fait ce que tout bon citoyen devait faire. Défendre la ville. En arrêtant les soldats qui ont essayé de détruire Downfall, il t'a sauvée d'une mort certaine. Comprends bien ça, India et ne lui reproche pas d'avoir fait son devoir.

Oui, mais...

Non, il n'y a pas de, mais India. Ton père était là où il devait être. Fin de l'histoire.

Elle baissa la tête, car Edward venait de lui couper l'herbe sous les pieds. L'enfant put le voir dans l'entrebâillement de la porte. Il dormait paisiblement. Tout ce qu'elle voulait à présent, c'est se blottir contre lui et attendre son réveil. L'adolescente était livide. Elle était épuisée physiquement par sa soirée et épuisée émotionnellement par l'urgence de son père. Mais elle se força à raccompagner Edward jusqu'à la porte.

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HERMES

Mais arrête tes conneries ! Tu sais très bien qu'un jour il va nous buter ! Il en a rien à foutre ! Il nous hait ! ...Putain, maman, arrête... Pleure pas.

Ce n'est pas une vie. Je ne veux pas que ça soit ça ma vie. Je ne veux pas devenir comme lui : un enfoiré de la pire espèce qui ne brille que par son absence et dont les souvenirs ne sont que des ecchymoses.

Relève-toi, je ne veux plus qu'on vive à genoux, plus jamais

Je t'aime India. Je suis navré d'être si incapable de te le montrer.

Nothing Else Matters
Père et Fille

La porte se ferma peu convaincu par les paroles d'Edward Flynn. L'ado fixa le sol de l'appartement voulant trouver un moyen de rembarrer le patron de son père. C'était trop tard. Il était parti. Elle se retourna puis se dirigea vers le couloir menant aux chambres. India s'arrêta devant sa chambre, regardant la porte entrouverte où son père se reposait.

Elle sentit un poids sur sa poitrine, comme si elle avait peur de retrouver son père dans un sale état. Épuisée, elle hésita quelques instants avant de finir par rentrer dans sa chambre. C'est bizarre, une heure auparavant, elle aurait voulu à tout prix être au côté de son père, mais, à présent seule, elle avait peur. Peur de le voir dans cet état de faiblesse. Pas lui. Lui était fort. Lui, savait gérer toutes les situations. C'était Lui l'adulte qui devait s'occuper d'elle et pas l'inverse.

India attrapa son téléphone qui annonçait un message. La réponse de Phil à sa question.

"Ton âge"

La jeune fille ferma les yeux et poussa un juron. Il avait appris son âge lorsqu'elle était en état d'ivresse. Comment ? Quelqu'un lui avait dit ? D'ailleurs comment avait-il pu la ramener ? Lui avait-elle dit ? Elle répondit rapidement :

"Dsl, je ne voulais pas te mentir"

Mensonge encore. Phil ne se serait pas intéressé à elle si elle n'avait pas omis de dire son âge ou chercher à fuir le sujet. Elle l'envoya et baissa la tête. Les problèmes liés à Phil étaient secondaires pour le moment. Son père était à côté et il avait besoin d'elle. Besoin d'elle à ses côtés. Il devait encore dormir, mais la jeune fille tenait à être là à son réveil. Seulement, elle ne trouvait pas, le problème était toujours le même, il lui manquait le courage.

Allez, Indy... s'auto-motiva-t-elle en serrant les poings.

Une grande inspiration plus tard, elle se glissait dans la chambre de son part à pas de loup, de peur de le réveiller. Et elle le vit. Allongé dans le lit, extrêmement pâle, les traits tirés par la fatigue.

Pa'a, murmura-t-elle en joignant ses mains sur sa bouche pour essayer de retenir un sanglot.

Une machine avec un long tube transparent était à côté de lui, un produit passait dans ses veines et vu la couleur : c'était du sang. L'adolescente s'approchait de lui tout doucement, son ventre se serrant petit à petit. Il murmurait des mots dans son sommeil agité.

Maman, arrête ... Lui ... Plus jamais.

Elle s'assit au bord du lit puis lui attrapa la main et la serra comme pour l'aider à sortir de ce mauvais rêve. Il s'arrêta de parler, mais il avait quelques soubresauts comme s'il vivait un cauchemar. Scrutant la pièce, India attrapa le téléphone de son père et l'éteignit sans regarder les appels manqués. Pas de travail, pas de prof qui l'appellerait à son sujet et ses écarts de conduite.

India finit par se blottir contre son père, posant sa tête dans le creux de l'épaule. En peu de temps, elle s'endormit à ses côtés. Les dernières heures se ressassaient dans sa tête, son ventre quémandait d'être nourrir par des gargouillements, mais maintenant qu'elle était installée, elle n'allait pas bouger. La claque, l'engueulade, tout cela avaient-ils raison d'être ? L'ado avait bien des choses à reprocher à son paternel et il l'avait mise en face d'une situation qui était effrayante. Et c'était ce qu'elle craignait le plus : qu'il lui arrive quelque chose et que la finalité était de se retrouver seule. La jeune Phillmore ne survivrait pas longtemps à Downfall.

Quelques heures plus tard, India sentit son père bouger. Il l'enlaça de son bras valide et lui parla, mais la jeune fille encore ensommeillée n'entendit pas ces paroles et elle répondit par un simple grognement. Elle se redressa encore ensommeillée, se frotta les yeux tout en baillant et écarquilla les yeux. Aaron était réveillé.

Pa'a!

Elle l'enlaça à toute vitesse, mais sentit qu'elle avait touché le pansement. Elle mit immédiatement les mains en l'air pour montrer qu'elle ne touchait plus à rien ... pour l'instant.

Merde, non ! Désolée, ah! ça va?! Non, ça va pas, le docteur a dit que tu devais te reposer et Edward va te laisser le temps qu'il faut pour te reposer. Ils viendront pour te donner des médocs tous les jours.

Elle débitait à une vitesse folle. Prenant une grande inspiration, elle finit par l'enlacer en douceur pour ne pas qu'il voit ses yeux rougir par les larmes qui resurgissaient.

ça va, t'as besoin de quelque chose ? Murmura-t-elle à nouveau blottit contre lui.

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HERMES

Ça va aller India.

Et toi, comment tu vas ? Tu as l'air... épuisée.

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Père et Fille

Le câlin avait une vertu rassurante pour la jeune fille. Bien que le docteur lui avait annoncé que tout irait bien, au fond India avait peur tant qu'elle ne le savait pas réveillé. Il la rassura en lui disant qu'il allait bien, mais après s'être à nouveau redressé, l'ado fit une moue désapprobatrice. Elle n'y croyait qu'à moitié. Et elle put l'apercevoir car il tentait vainement de se redressait. Pour ne pas l'entendre répliquer, son père lui changea de sujet et chercha à savoir comment Elle, elle allait.

Ne sachant que dire, l'adolescente haussa les épaules et put voir à nouveau les dégats dû à la fatigue. Il fit tomber une bouteille d'eau qui était à côté sur la table de chevet. Avant même qu'il lui lance son regard demandant de l'aide, India s'activa rapidement :

Attends Pa'a...

Elle se leva, passa de l'autre côté de lit et attrapa la bouteille d'eau encore ferme. Puis India s'assoit à ses côtés tout en lui ouvrant la bouteille d'eau. Elle dut s'y reprendre à deux reprises, car cette saloperie de bouteille était toujours difficile à ouvrir. Elle lui tendit la bouteille et répondit avec une petite pointe d'ironie.

ça va, t'inquiète pas, c'est pas moi qui ait failli mourir ...

Se pinçant les lèvres, elle posa une main sur le front de son père et compara en posant une main sur le sien. Il ne semblait pas être chaud, une bonne chose pensa l'adolescente.

Je vais te faire de la soupe, faut que tu manges quelque chose.

Elle posa un petit baiser sur le front de son père et fila comme un gazelle dans la cuisine. Faire était un grand mot, la jeune fille ouvrit une brick pour le mettre dans une tasse pour qu'il n'utilise pas son bras blessé et certainement endolori. Attrapant un bol, India le remplit de céréales, car il commençait à se faire tard et elle n'avait toujours rien mangé. La sonnette du micro-onde retentit. C'était près. La tasse était brûlante et elle dut prendre un plateau pour revenir dans la chambre après y avoir posé deux trois choses à grignoter. L'avantage de ce plateau, c'était qu'il avait des pieds dépliables qui lui permettrait de le posait devant son père. Prenant son bol, elle s'installa une énième fois à côté de son paternel. Lui dire qu'il avait pris des risques inutiles la rongeait de l'intérieur, mais elle se souvenait des paroles d'Edward ce qui lui donnait des aigreurs d'estomac.

Qu'est-ce qui c'est passé cette nuit-là? Demanda la jeune fille après avoir pris une bouchée de céréales.

L'ado n'avait pas souvenir qu'il savait utiliser une arme et quand bien même l'imaginer se battre contre ses soldats qui voulaient éliminer Downfall lui faisait des frissons dans le dos. Comment avait-il reçu cette balle et comment avait-il fait pour lui cacher aussi longtemps? India évitait de reprendre leur ancienne conversation. En soit, la jeune fille avait fait une énorme bêtise en sortant, mais lui en vouloir d'avoir été ramené par son Apollon, c'était abusé. Quoi, elle a failli être violée par un illustre inconnu. Il l'avait sauvée d'une très mauvaise situation. Mais ça... il ne le savait pas et il était hors de question de prendre le risque d'être puni jusqu'à son trentième anniversaire avec une ceinture de chasteté.

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HERMES

Une nuit d'horreur. Toutes les personnes capables de se battre ont été mobilisées au front, à Inglewood. J'ai fait équipe avec quelques personnes. J'avais pour mission d'atteindre les hauts gradés de la caserne pour faire cesser cette hérésie. Mais le chemin n'était pas tout tracé. Une balle perdue m'a arraché le bras, et je n'ai pas pu soigner la plaie sur le coup.

Bref, on a quand même réussi, mais ce n'était pas beau à voir tout ça.

Je suis arrivé à Downfall alors que j'avais seize ans. J'ai du apprendre à survivre, et je n'ai jamais été fait pour faire des courbettes... Alors, je me suis endurci sous la violence de mes échecs.

En fait, j'ai appris à survivre par n'importe quel moyen depuis ma plus tendre enfance. Mon père me frappait régulièrement, et seules ses absences me permettaient de grandir.

Nothing Else Matters
Père et Fille

Nulle ne peut dire le contraire, la situation était ce qu'il avait de plus étrange. Mais autant profiter de ce moment de calme chez les Phillmore et apprécier la tendresse échangée. La jeune fille savourait ses céréales tout en écoutant sagement la réponse de son père. India n'était pas stupide, elle avait vu les yeux de son père légèrement vitreux et la différence entre le moment où elle était partie et où elle était revenue. Mais toucher ce point sensible revenait à couper court à la conversation. Alors Indy faisait comme si de rien n'était et se concentrait sur son repas. Elle se rapprocha même de lui pour pouvoir être côte à côte et s'appuyer ainsi sur le cadre du lit et étendre ses longues jambes fines.

Son père lui raconta la nuit. L'adolescente avait réussi à récupérer des informations à ce sujet, mais il resta tout de même vague. Elle n'insista pas seulement la jeune Phillmore avait des questions à son sujet. Comment se faisait-il qu'il sache utiliser une arme alors qu'elle n'a aucun souvenir de lui en tenant une ? Pourquoi n'est-il pas allé à l'hôpital après la fin de l'attaque? Pourquoi ne pas laisser les hommes sachant se défendre, passer devant et éviter ainsi les balles? Elle n'eut pas le temps de poser ces questions qu'il enchaîna sur quelque chose dont l'ado ne s'attendait pas. Son père s'ouvrait à voix basse, de peur que quelqu'un l'entende. Elle s'arrêta de mâcher et si elle n'avait pas eu la bouche pleine, elle serait bouche bée. Il avait son âge lorsqu'il avait débarqué dans la ville de tous les pêchés.

Il a grandi à Downfall seul, seul avec lui-même. Qu'avait-il fait pour réussir et vivre dans le plus beau quartier de la ville? Avait-il vendu son âme au diable? La jeune fille resta sans voix et son paternel rajouta après un silence qu'il avait vécu un enfer étant petit. Sa poitrine se serra à cette nouvelle. L'imaginer maltraité par l'homme qui était son grand-père lui fendait le cœur (avec l'accent). Il était parti pour ça du domicile familial. Avait-il peur de devenir comme son père? Le souvenir de la gifle était suffisamment douloureux, bien qu'elle l'ait mérité pour lui avoir mal parlé. L'ado ne l'oubliait pas. L'imaginer violent était impossible malgré cela. Elle comprenait mieux pourquoi il était si souvent absent seulement par peur de faire du mal à sa gosse, il passait à côté de beaucoup de choses et il n'entendait pas le cri de détresse silencieux de son enfant. Faisait-elle partie de ses échecs?

Je comprends mieux pourquoi tu me surprotèges. C'est pour ça que tu disparais derrière ton travail et que tu n'es pas là?

Tout en faisant tourner sa cuillère dans son bol, l'ado rajouta rapidement après une moue :

Papa, tu n'es pas lui pas et moi j'ai besoin de toi. Bien que je puisse faire partie de tes échecs, je suis plutôt réussi comme échec!

Elle lui adressa un petit sourire en le regardant du coin d'oeil. Une boutade pour ne pas entendre le principal et le plus important...

La jeune fille n'avait pas les moyens de se défendre dans cette ville de fou. À vouloir trop la protéger de cet univers, il la rendait encore plus fragile. À ce jour, elle commençait à toucher du doigt la violence et la folie que généraient cette ville et cela lui faisait peur car elle n'avait pas les armes pour se défendre. À son âge, son père avait déjà dû affronter bien des problèmes. Et maintenant, il était loin d'en avoir terminé avec ces problèmes ...

India lui avait dit bien des choses difficiles à entendre et elle n'avait pas pris des pincettes pour lui parler de son mal-être. Elle lui avait dit qu'elle vivait avec un étranger, qu'elle n'avait pas besoin de recevoir des leçons d'un homme comme lui, du moins comme elle l'imaginait. Elle avait pointé du doigt des choses qui étaient vraies, mais n'avait pas cherché à trouver les mots juste pour lui en parler en douceur. La soupape avait lâché et elle avait déversé tout ce qu'elle gardait.

Pa'a, j'ai une question : est-ce que tu es un Shadow? Non, parce que Rachel Cleveland m'a demandée si j'étais ta fille à l'hôpital... et dans le feu de l'action, j'ai pas eu le temps de répondre...

Cette question tombait comme un coup de massue. L'étau commence à se resserrer Papa Phillmore...

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HERMES

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india phillmore & aaron phillmore

Malgré le pansement des années, la blessure était toujours à vif. Aaron avait voulu tout simplement oublier cette période de sa vie, mais elle ne cessait de se rappeler à lui. Qu'importe ce qu'il faisait et pourrait faire, il resterait à jamais cet enfant battu vivant dans la peur et la violence. Tous les jours, il luttait contre l'impuissance de son enfance, même si cela impliquait le trépas de quelques pauvres âmes au profit de l'élévation de la sienne. Mais tout ça n'était qu'un leurre, une foutue illusion le préservant de la béance d'une enfance avortée dans la douleur.
India encaissa plutôt dignement les coups. La colère pouvait se lire sur son visage. Or, cette animosité était dirigé non pas contre son père, mais contre l'homme qui l'avait engendré. Pour la première fois, l'adolescente comprenait son père, et apercevait le monde de son point de vue.

Je ne sais pas si c'est aussi simple que ça, mais il est vrai que l'absence d'un père ne m'a jamais pesée.

Après tout, comment pouvait-il faire différemment de ce qu'l avait connu ? L'être humain est doué pour répéter constamment les mêmes erreurs. Et ce, parce que ces "erreurs" ont été un modèle de survie à un moment ou à un autre. Pouvait-on honnêtement le blâmer d'être un père absent et désengagé ? Peut-être pas aussi facilement...

La confession de sa fille eut le mérite de lui tirer un sourire. Aaron observa un instant l'adolescente, y voyant cohabiter de manière presque inconciliable une enfant et une femme. Elle avait seize ans. Elle n'était plus une enfant, mais pas encore une adulte. Son identité était en construction, et seul l'essai-erreur pouvait lui permettre de définir qui elle serait. Il devait la laisser vivre sa vie, tout en étant là, en fond, prêt à a récupérer si elle tombait. Elle avait besoin de lui pour la soutenir, non pas pour la brimer et lui interdire toute sorte de chose.

Tu es ma seule victoire.

L'émotion le gagna à nouveau. S'enfonçant un peu plus dans son lit, il tenta de maitriser le flux qui tenait à le submerger. Depuis ces dernières heures, India découvrait son père comme jamais elle n'avait pu le rencontrer : violent, abîmé et fragile. Il lui avait menti durant des années, mais parce qu'il s'était menti à lui-même. L'adolescent qu'il était à ses seize ans était encore là, très présent, et profondément révolté.

La suite de la discussion eut le mérite de couper son émotivité. Lui ? Baneshadow ? Un rire nerveux l'agita. Le Prayer se passa une main sur le visage, sentant lentement mais sûrement l'étau se resserrer. India n'était pas dupe ; elle savait malgré elle que son père n'était pas un simple homme d'affaire. Un jour, il devrait lui dire la vérité... mais ça pouvait encore attendre.

Rachel Cleveland ? Tu côtoies du bon monde... C'était à l'hôpital j'imagine. Qu'il espérait plutôt... Pourquoi tu penses que je serai un Shadow ? Ou comment différer le problème.

(c)syndrome

Nothing Else Matters
Père et Fille

L'adolescente esquissa un sourire tout en posant sa tête contre l'épaule de son père. Cela faisait du bien à entendre. Lui avait-elle tendu une perche ? Probablement. Ne dis pas ça trop vite pensa-t-elle priant le ciel que l'autre abruti de prof d'histoire ne le harcèle pas trop au sujet de ses notes et de son escapade avec Syd. Si son père l'apprend, elle ne pourra plus l'avoir comme prof de guitare et ça... Bien que cela soit secondaire pour l'adolescente cela voudrait dire qu'elle ne pourrait plus le mener par le bout du nez.

Elle ne put voir le changement soudainement de comportement de son père, trop concentré à choper un morceau de chocolat dans son bol. India hocha de la tête lorsqu'il devina qu'elle avait rencontré Rachel Cleveland à l'hôpital. Elle était plutôt fière d'avoir pu contribuer à aider Downfall et aider cette femme importante. L'adolescente avait trouvé une solution à un problème donné et ils avaient agi. Son père lui demanda pourquoi elle pensait qu'il était un Shadow. Surprise par la question, elle fronça les sourcils et répondit du tac-o-tac.

Et pourquoi pas?

India posa son regard sur lui tout en haussant les épaules et finit par dire après une profonde inspiration pour son monologue qu'elle balança d'une traite manquant de respirer.

T'es capable de partir en pleine nuit pour ton travail, madame Cleveland semble te connaître et, du coup, me connaître. Tu bosses dans le commerce et il me semble que les Shadows gèrent une très grande partie du commerce. Tu pourrais ne pas l'être, mais ça n'expliquerait pas pourquoi Cleveland te connaît et puis le reste serait tellement absurde.

Elle leva les yeux au ciel suivi d'un petit rire. Oui absurde. Car imaginer Aaron Phillmore en baron de drogue chez les Prayers était totalement absurde. Il serait capable de beaucoup d'atrocité bien qu'il y eût des bruits qui court au sujet de la violence de certains Baneshadows mais l'adolescente n'en avait pas beaucoup entendu parler. Les informations qu'elle avait à leur sujet étaient données dans les journaux, radios et à la télévision. Seulement son père avait toujours préféré éteindre cette dernière. Ce qui était bizarre aussi si c'était un Shadow.

Et puis, il aurait pu lui dire qu'il connaissait la femme de Jack Cleveland, elle aurait pu fanfaronner devant les filles biens avant que Destiny soit sauvé par Rachel. Elle aurait pu gagner du temps dans son élévation de la hiérarchie populaire.

Quand je vais dormir chez les filles, j'entends leur parent parler de leur travail, même un comptable à des choses à raconter, comme le père de Dee ...

Elle s'arrêta ne voulant pas se remémorer le passage de Destiny chez elle. Son visage se ferma soudainement en y repensant. Elle avait le culot de lui dire que son père était l'initiateur dans le baiser échangé. Elle la détestait. C'était comme si elle avait profité de son amitié, fausse amitié, pour pouvoir atteindre son père. Etait-ce vraiment ça? India se souvenait que Dee avait insisté pour dormir rapidement à la maison. Bien que son amitié envers la reine du lycée soit purement intéressée pour devenir populaire, cela faisait mal de penser que l'intérêt était dans les deux sens. Mais heureusement pour elle, Indy avait de vrais amis sur qui compter, Naomi par exemple.

Bref, après je peux me tromper mais ça expliquerait bien des choses.

Elle reprit silencieusement son repas. Tel père, tel fille... La naïveté n'est qu'une barrière franchissable.

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india phillmore & aaron phillmore

Parfois il se disait qu'avoir un thon aurait simplifié pas mal de choses. Sauf que sa fille était une jolie jeune femme, et qu'en plus, elle était loin d'être con. India déplia sa théorie, plutôt bien rodée. Que répondre ? Elle venait de le coincer en beauté. Un sourire nerveux agita les lèvres du Prayer qui restait incapable d'articuler quoique ce soit. Une étrange fierté animait le regard de sa fille. L'idée de savoir son père du côté des Baneshadows l'enchantait-il à ce point ? Sauf qu'Aaron ne défendait pas Downfall dans les rangs des 'shadows mais ceux des Prayers. On avait beau dire de ces derniers qu'ils n'étaient que des branleurs venus de Los Angeles pour s'offrir une vie au-delà des lois, ils n'en demeuraient pas moins des combattants pour l'indépendance de la ville. Certes, un certain nombre de Prayer n'était là que pour profiter de la réputation sulfureuse et lucrative du gang, comme Phil ou Emy. Mais une majorité défendait l'ex-quartier expérimental corps et âme, avec plus de conviction que le Baneshadow moyen ayant intégré les rangs de Cleveland faute de boulot. Il n'y avait pas à comparer les Prayers of Insanity et les Baneshadows : ils défendaient les mêmes idées, voyaient la vie de la même manière, mais utilisaient des moyens différents pour arriver à leurs fins.

Il comprenait les doutes de sa fille. Elle avait raison sur toute la ligne. Sauf qu'il n'était pas un Baneshadows mais un Prayer. Aaron savait qu'un jour cette vérité devait éclater, mais il était encore trop tôt. Leur relation était trop fragile pour encaisser un tel coup. Il choisit alors la pire des options, mais la plus viable : le mensonge.

Je ne suis pas un Baneshadow. Je travaille avec eux, ou plutôt en partenariat avec eux. Mais je ne fais pas parti de leur gang. Je gère différentes affaires tant au niveau du business que des relations, d'où le fait que Rachel Cleveland me connaisse, je pense. Je suis flatté qu'elle ait retenu mon nom cependant, alors qu'on a du parler affaire que deux ou trois fois.

Aaron marqua une pause. Que Rachel Cleveland connaisse l'existence d'India n'était pas pour le rassurer. Il avait déjà à gérer la renaissance des Forsaken Dragons, et voilà que les Cleveland venaient de trouver - mais peut-être encore sans le savoir - le point faible du Second des Prayers. India avait raison, sa vie professionnelle et sa vie personnelle n'étaient pas conciliables, ou alors à un prix trop élevé. La vie d'India était devenue trop importante pour lui, et si sa fille était sa plus grande force, elle était aussi sa plus grande faiblesse.

De quoi voudrais-tu que je te parle ? De projets financiers et de négociations interminables ?

Un soupir l'agita. Insidieusement, la fatigue avait regagné son corps. Il étouffa un bâillement, comprenant qu'il était peut-être temps que leur discussion trouve un terme. Ils avaient eu leur quota d'émotion pour les dix ans à venir ! Et pourtant, Aaron pressentait qu'il n'était pas au bout de ses peines.

Tu devrais aller te reposer India. Cela me permettra de faire de même.

Il lui caressa les cheveux, réalisant à quel point il pouvait l'aimer.

(c)syndrome

Spoiler:

Nothing Else Matters
Père et Fille

La réponse tomba. Le paternel annonça de ne pas être un homme travaillant pour les Cleveland. Elle n'allait pas le cacher, la jeune fille était un peu déçue que son père ne soit pas un Baneshadow car elle y voyait vraiment un avantage auprès de ses amies. C'était la classe internationale, surtout si Rachel Cleveland les connaissait. India garda pour elle ses pensées, ne voulant pas l'embêter à des détails. Ainsi, l'ado pouvait barrer l'idée qu'il appartienne à un gang. Peut-être était-il en freelance, ce qui expliquerait encore une fois ses départs nocturnes. Après une pause, il lui demanda ce qu'elle voulait vraiment entendre au sujet de son travail. India fit une grimace lorsqu'il lui demanda si elle voulait parler vraiment de son travail. Non, rien qu'à entendre les termes projets financiers et négociations, ses poils se hérissaient.

Mouais, non t'as raison, ça risque d'être ultra chiant.

Il soupira, il semblait être fatigué. Son paternel avait besoin de repos et il lui conseilla d'aller faire de même. Les fortes émotions, qu'elle avait éprouvées toute à l'heure, l'avaient épuisée. L'adolescente termina son maigre repas silencieux puis émit un grognement, approuvant ce qu'il venait de dire. Elle posa à nouveau sa tête contre l'épaule de son père, profitant de cet instant de paix. Puis après l'avoir embrassée, elle se redressa, prit le plateau et récupéra la tasse de soupe une fois vide.

Je laisse ma porte ouverte si tu as besoin de moi...

La jeune fille lui souhaita une bonne nuit et sortit de la pièce, se dirigeant vers la cuisine pour poser le plateau. Elle mit tout dans l'évier, fit un tour à la salle de bains pour se prendre une douche et fila dans sa chambre, laissant comme elle lui avait dit, la porte ouverte pour pouvoir l'entendre s'il avait besoin de sa présence. Elle s'allongea sur le lit et put voir qu'elle avait reçu un message. Son ventre se contracta à nouveau lorsque le numéro s'afficha. Phil lui avait répondu malgré tout.

Ok, j'espère que cela ne se reproduira plus.

Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle vit sa réponse, couinant de joie. Elle envoya un dernier message :

J'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser ! Bonne nuit !

Elle serra son téléphone contre sa poitrine, le sourire jusqu'aux oreilles. Son père était en vie et irait mieux par la suite. Il avait été honnête avec lui et elle avait le sentiment que leur relation allait aller de mieux en mieux. Bien sûr, la jeune fille serait obligée de lui mentir pour ne pas détruire cette relation. Il faudra qu'elle aille voir son prof pour le faire taire...

La jeune Phillmore relut le dernier message de Phil qui ne semblait pas la détester. Tout allait bien. Indy se glissa sous la couette, serrant un coussin et s'endormant tout en imaginant être dans les bras du bel Apollon...

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[Terminé

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